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Dernière mise à jour : 7 août




Lafcadio Hearn

"Ceux qui ont eu l’opportunité de visiter la New Orléans connaissent probablement certaines caractéristiques des préparations culinaires dont le nom générique est « Gombo »  - composées d’éléments variés, additionnées des feuilles de gombo, ou du fruit lui-même en tant que base, mais peuvent contenir, à l’occasion, « losé, zepinard, laitie » et d’autres légumes vendus, liés en bottes, sur le marché français. [...] - Lafcadio Hearn.

Ainsi commence, de façon très insolite, le livre de Lafcadio Hearn. On pourrait croire à une introduction de recettes des Caraïbes. Non, il s'agit de l'introduction d'un dictionnaire des proverbes créoles de la Louisiane à l'Ile Maurice, en passant par la Martinique où l'auteur a séjourné durant deux années.

Nous avons traduit ce livre qui contient de nombreuses curiosités et avons ressenti cette passion du "Voyageur magnifique", ainsi que le décrit Raphaël Confiant.

Lafcadio Hearn est né en 1850, durant les années correspondant à l'abolition de l'esclavage. A travers son dictionnaire foisonne une foule de vies et Lafcadio Hearn nous a laissé à travers ces proverbes un héritage précieux.

Ce personnage fascinant fait également l'objet d'un article très intéressant de Jean-Louis Donnadieu, historien et enseignant en lycée : Sur les traces de Lafcadio Hearn.






Maison de Lafcaadio Hearn New Orleans

Patrick Lafcadio Hearn a vécu au deuxième étage de cette maison de ville au style néo-grec, situé à l'angle des rues Cleveland et Robertson de la Nouvelle Orléans, entre 1882 et 1887, années durant lesquelles il a écrit Gombo Zhèbes et La Cuisine Créole et juste avant son séjour aux Antilles de 1887 à 1889.


Dernière mise à jour : 12 août





Zamana de Emmanuel de Reynal

« Leur temps n’est pas le mien. Ils me croient éternel. Je les vois comme des éclairs. (…) Ils défilent au rythme de leurs vies rapides. Ils vont, viennent, repartent, bougent, viennent encore comme des insectes affolés sur une ampoule. Ils me tournent autour, me caressent, disparaissent, reviennent, allument des feux, dansent, fascinés par mon immobilité. (…) Savent-ils pourtant que c’est à eux que je dois d’être ancré ici depuis si longtemps ? Savent-ils qu’ils ont été mes maîtres ? Savent-ils aussi que je les comprends bien mieux qu’ils ne l’imaginent ? Peut-être est-il temps de leur parler ? »

Celui qui s'exprime ainsi est un vieil arbre planté au cœur d’une habitation sucrière au début du XIXe siècle. Pendant plus de deux cents ans, le Zamana observe les mouvements des hommes, les chemins de l’histoire, les caprices du temps… Par sa sagesse d’arbre, il jette sur le monde un regard curieux et fasciné. Parviendra-t-il à établir une connexion avec ces petits êtres sans racine ?





Interview

sur la Radio Saint Louis

de l'écrivain Emmanuel de Reynal

par Michel Déglise


Audio cover
Emmanuel de Reynal Entretien Radio Saint Louis- Interview Michel Déglise, Part 1


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Emmanuel de Reynal Entretien Radio Saint Louis- Interview Michel Déglise, Part 2



« Zamana », ce titre seul, offre à nos regards la toute-puissance d’une nature luxuriante et fait appel, subtilement, à nos racines profondes et premières.

Le huitième roman, de l’écrivain Emmanuel de Reynal, ne dévie pas du chemin périlleux de la réflexion humaniste, mais le style autant que le scénario se bonifient propulsant toujours plus haut notre plaisir de lecture ainsi que notre fusion au monde, celle qui assume en toute humilité les moindres ramifications de nous-mêmes.


« Zamana ». Du verbe surgit l’essence à la fois solidement plantée mais fragile, fugace et éternelle. Les mots sont sublimes. Ils laissent nos yeux ébahis et nos sens sont submergés par le pouls raisonné ou affolé de la terre.

D’ailleurs, la plupart des mythologies et des religions du monde placent l’arbre au cœur de l’acte de création.

« Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi ». (Genese 1 :11).


Qu’il soit l’arbre de vie ou l’arbre du bien et du mal, il représente avant tout des forces ressenties qui lient l’humain à son environnement. Il nous fait prendre conscience de notre mortalité et de notre arrogance envers ces êtres vivants que nous jugeons inférieurs.

Par ce roman, l’écrivain Emmanuel de Reynal franchit une nouvelle étape, où les multiples symboliques de ses précédentes œuvres, particulièrement Ubuntu et Le passeur de rimes, semblent opérer une fusion naturelle, si évidente. La spiritualité et les ombres générationnelles dans Ubuntu s’unissent à la nature foisonnante, tumultueuse et les transmissions par l’intermédiaire des lieux du Passeur de rimes pour concrétiser dans Zamana, un monde fictionnel et peuplé de créatures humaines et d’arbres vivant en osmose, une osmose parfois inconsciente mais vécue par leurs sensibilités différentes.


L’intrigue se déroule non loin du volcan de la Montagne Pelée, aux Antilles. Les générations défilent sous nos yeux, ancrées à leurs terres d’où elles puisent leurs forces pour se renouveler sans cesse malgré les turbulences, les ouragans, les éruptions, les meurtres. Tomber parfois, mais toujours se relever, à l’unisson avec la nature. Personnages et paysages s’enlacent et se confondent jusqu’aux yeux de Pauline qui pâlissent au rythme des saisons de sa vie, aussi jusqu’au crime de l’un d’entre eux. Un crime pour lequel la réprobation est portée aussi bien par les voix humaines que par le souffle du vent à travers les feuilles des arbres.

L’histoire est palpitante, porteuse d’un lourd labeur, d’amour, de jalousies, de haines, de souffrances, de bonheur et de résiliences. Elle est conçue dans un ensemble passant de l’harmonie au disruptif. Le style poétique nous enveloppe, nous entraine dans les sillons tantôt apaisés, régénérants, puis violents, houleux d’un fleuve charriant émotions, sensations, sensualités, résistances, contemplations et générations.


Zamana est un roman singulier. Son habillage est fait de feuillages, de tourments, de questionnements et de reliance. Sa puissance et sa beauté sont à peine effleurées par les lignes qui suivent :


Je t’aime, l’Arbre vaste, et suis fou de tes membres. Il n’est fleur, il n’est femme, grand Être aux bras multipliés, qui plus que toi m’émeuve et de mon cœur dégage une fureur plus tendre.. Tu le sais bien, mon Arbre, que dès l’aube je te viens embrasser : je baise de mes lèvres l’écorce amère et lisse, et je me sens l’enfant de notre même terre.- Dialogue de l’arbre, Paul Valéry, 1943.


Aurore Holmes, juillet 2024


Zamana est un roman publié aux éditions L'Harmattan. Pour en savoir plus ou commander chez l'éditeur, c'est ICI. Disponible dans les librairies des Antilles-Guyane, possibilité de commander sur les plateformes en ligne comme fnac.combabelio.comCultura.complacedeslibrairies.frdecitre.fr... ou Amazon.

Notre nouveau roman "L'amour en canne à sucre teintée de sang - Au nom de mes ancêtres" de Aurore Holmes est proposé par les librairies en ligne pour vos commandes.

Il sera listé vers le 15/12/2023 dans toutes les librairies du monde en lien avec le diffuseur et distributeur HACHETTE.

Synopsis et


L'amour en canne à sucre teintée de sang

Synopsis

Jean-Baptiste Haudeville, dans l’intrépidité de sa jeunesse décide de commettre l’irréparable : laver l’honneur de son ancêtre esclave assassiné… Il se souvient des récits et des cérémonies annuelles de son père et de ses peurs d’enfant… Tiraillé entre ses ambitions, les secrets sur les origines de sa mère, superbe mulâtresse au teint doré et son ancrage dans les évènements tragiques du passé, ira-t-il jusqu’au bout de ses sinistres desseins ?




Vous pouvez commander sur toutes les librairies en ligne fnac.combabelio.comCultura.comdecitre.fr...



Voici le début du roman :


"Charles était plongé dans un article sur la concurrence des rhums de la Caraïbe. Quelle concurrence ? se dit-il en haussant un sourcil. Celui de Martinique était réputé pour sa qualité hautement supérieure. C’était indiscutable ! Son parfum agricole dominait largement tous les autres. Senteurs de cannes fraîches distillées dans les hautes colonnes cuivrées par de vieux gestes mille fois répétés, mille fois améliorés. Réglages affinés des machines sur plusieurs siècles. Lente réduction dans l’eau pure des montagnes… Comment les îles voisines pouvaient-elles prétendre rivaliser avec ce nectar des Dieux façonné par tant de passion et tant de souffrance aussi ? Comment ces îles pouvaient-elles espérer tutoyer la perfection martiniquaise, elles qui se contentaient de faire parler la mélasse plutôt que le jus ? Ce n’était pas pour rien que nos rhums gagnaient toutes les médailles d’or à chaque concours international. Ce n’était pas pour rien qu’ils étaient les seuls à être reconnus “d'Appellation d’Origine Contrôlée”. Une distinction qui sanctionnait leur supériorité officielle sur tous les autres rhums du monde… Les pensées de Charles vagabondaient dans les vapeurs sucrées quand un bruit métallique vint le sortir de sa torpeur. Des coups répétés retentissaient sur le portail d’entrée. Il interrompit sa lecture et releva la tête :

  • Tu attends quelqu’un, Charles ? demanda Anna, d’une voix traînante et légèrement agacée.

  • Exact, pas une, mais deux personnes, répondit-il en redressant sa longue silhouette hors du fauteuil acajou de la terrasse.

Les coups devinrent impatients.

  • On arrive, on arrive, répéta Charles d’un ton presque chantant tout en faisant glisser le portail.

  • Bonjour Monsieur…

  • Ah ! Vous venez pour réparer la sonnette ? Avec toutes ces pluies, l’eau a dû s’introduire…

  • Non, pas du tout… Je viens pour l’annonce. Vous recherchez bien un chauffeur ?

Quelques secondes suffirent à Charles pour jauger la personnalité de son visiteur. Un garçon plein d’aplomb au tempérament impétueux, pensa-t-il.

  • Ah ! Oui, bien sûr, venez.

Le jeune homme suivit Charles, calquant ses pas sur les longues enjambées de celui qui, peut-être, allait devenir son maître. Non. Pas maître, ce mot lui écorchait les oreilles. Son employeur, plutôt. Il avançait, impressionné par cette immense allée aux larges dalles traversant des pelouses fraîchement tondues. Le jeune homme était grand, sculpté dans un corps de félin dont la démarche semblait flotter au-dessus du sol. Une grâce de panthère. Il marchait sans dire un mot, l'œil scrutant discrètement les alentours. Les jardins étaient soignés et composaient un espace gracieux aux belles proportions architecturales. Arbres taillés, bosquets fleuris, cuves en fonte couvertes de nénuphars… Ils déambulaient dans un tableau chatoyant et humide. Une pluie fine déposait sa couche brillante sur le sol et formait des rigoles sinueuses de chaque côté de l’allée. L’eau s’infiltrait jusque dans son épaisse chevelure brune, chatouillant sa nuque dégagée la veille par son frère aîné qui s’improvisait coiffeur, à ses temps perdus.

A quelques mètres d’eux, s’éloignait une silhouette harmonieuse. Une femme aux longs cheveux noirs étirait gracieusement ses bras comme pour appeler des averses plus généreuses. Elle dansait pieds nus sous l’ondée.

Le rire de Charles retentit, alors qu’ils atteignaient le seuil de la maison.

  • Ma femme adore la pluie. C’est une artiste…

Une artiste exubérante, dont l’esprit absolu de liberté transpirait de ses moindres gestes, si loin des clichés auxquels pouvait s’attendre le jeune homme. Ici, le climat conservateur hérité de l’Ancien Régime aurait dû pleinement dominer les lieux. On était chez les « de Holland » tout de même !"

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